JM a écrit:Bon, je viens de finir les deux derniers épisodes de la série, c'est bien ce que je pensais, on se fait vraiment balader sur 18 épisodes... les deux derniers sont à l'image du reste, il ne s'y passe quasiment rien, c'est long à mourir et terriblement chiant, tout est bouclé un peu n'importe comment : un coup de happy end où Cooper retrouve la famille de Dougie, un coup il est avec Diane pour la faire jouir (en fait elle était mal baisée c'est pour ça qu'elle était irascible pendant toute la série !), un coup on nous remontre Laura vieillie parce que c'est quand même bien de ressortir l'actrice de sa boîte pour l'occasion, et pour boucler le tout on apprend que tout cela était un rêve (la vieille astuce de scénario éventée !).
Delorme a raison dans les Cahiers de rapprocher la série de Lynch du dernier Dumont, mais pas pour les bonnes raisons évidemment. Ce cinéma-là n'a absolument rien de frais et de réjouissant, au contraire il est le fait de vieux cinéastes cyniques qui jouent sur leur notoriété pour balader les spectateurs (et la critique, ça c'est peut-être plus inquiétant). A la galerie complaisante de freaks de Lynch qui tourne à vide (un peu comme chez le pire Tim Burton des années 2000) et pour rien (les 3/4 des personnages disparaissent complètement les derniers épisodes), répond le spectacle de kermesse du samedi soir de Dumont (en plus idéologiquement douteux). Et une seule logique, capitaliser sur son nom pour proposer de la camelote (Dumont) et du vent (Lynch)...

Les deux premiers «films» de l'année, ça ressemble à une blague du niveau des films en question... pas parce qu'ils mettent une série TV en 1, ça on s'en fout. La logique qui prime ici c'est de privilégier les auteurs qui essayent de se renouveler et de sortir de leur zone de confort artistique. Cela peut se comprendre dans la conjoncture du cinéma actuel. Encore faut-il se demander si l'originalité et la nouveauté sont toujours d'une grande valeur artistique, autrement dit si le n'importe quoi au nom du renouveau vaut mieux qu'un certain académisme auteurisant qui se repose grassement sur ses acquis symboliques culturels (voir des gamins jouer faux et faire les clowns sur de la musique pendant 2h pour Dumont, proposer une histoire et du visuel arty sans queue ni tête pendant des heures et des heures aux téléspectateurs pour Lynch).
Le cinéma américain est surreprésenté, c'est vrai que ça a été une année assez bonne pour le cinéma us qui gravite en marge du cinéma le plus commercial qui est toujours plus nul d'année en année... «Get out» et «Split» sont pas mal mais je ne les mettrais quand même pas dans un top, ici c'est la volonté de signaler l'attachement historique de la revue au cinéma de genre plein de défauts mais astucieux dans la mise en scène qui prime... ne parlons pas du film d'Ang Lee et de celui de Pablo Larraín, de la pure esbroufe....